Révolver Webley Government modèle « Army »

ayant appartenu au Sous-Lieutenant Charles Frederick Heatly
16ème Bataillon des Royal Welsh Fusiliers,
détaché à la Compagnie de Tireurs d’élite de la 38ème Division



Ce Webley Government vendu par Cogswell & Harrison, sur le Strand à Londres, a appartenu au Sous-Lieutenant Charles Frederick Heatly, mort à l’âge de 23 ans alors qu’il servait au 16ème Bataillon des Royal Welsh Fusiliers, étant détaché à la Compagnie de Tireurs d’élite de la 38ème Division. Il a été mortellement blessé le 10 avril 1018 près d’Armentières durant l’Opération « Georgette » et évacué vers le grand centre hospitalier installé à Saint-Omer où il est mort de ses blessures le 17 avril. Il est inhumé au Longuenesse Souvenir Cemetery. Son frère aîné Henry a été également tué plus tôt dans la guerre, à Croix-Barbée le 22 février 1915.

Tous les officiers britanniques devaient se procurer à leurs frais leurs uniformes, équipements et armes personnelles, en ce compris un révolver. Après la mort de Charles Heatly, le révolver a dû être renvoyé à sa famille avec ses effets personnels.

Après la Révolution d’octobre en Russie, on a redouté qu’en Grande-Bretagne des troubles similaires n’apparaissent suite aux bouleversements sociaux générés par la guerre. Parmi les soldats démobilisés, un certain nombre se sont sentis déçus et désemparés par ce qu’ils avaient enduré et surtout par la difficulté à trouver du travail après la fin des hostilités ; des hommes avaient en effet vécu dans la marginalité ou livrés à eux-mêmes ; ils avaient ramené des armes comme trophées de guerre et savaient s’en servir.

En conséquence, il a été décidé en 1920, de promulguer une première loi restrictive sur les armes à feu.

Il est intéressant d’observer que les officiers et leurs familles n’avaient pas besoin d’un document justifiant la possession d’une arme car ils étaient considérés comme crédibles sur parole. Ceci se confirme à la lecture du document qui accompagne les armes d’Henry Louis Heatly, père de Charles Heatly; il a été délivré en 1922 et atteste que Monsieur Heatly est exempté de certificat d’autorisation de détention d’armes comme trophées ramenés du front européen. J’ai vu personnellement – mais je n’en possède pas – des certificats par lesquels les sous-officiers et les soldats devaient enregistrer leurs trophées.